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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 09:00


Il y a quelques mois, au tout début du commencement de l'avent, je vous parlais de ces gens qui aiment vous mettre la pression en faisant comme s'ils étaient exactement comme vous mais toujours un léger cran au-dessus.

J'avais en conséquence décidé de me venger d'eux devant l'univers entier en publiant un article annonçant que 20 jours avant Noël, ça y est, tous mes cadeaux étaient déjà prêts.

Oui, mais apparemment la leçon n'a pas porté.

Du moins pas pour tout le monde.

Hier, vous le savez, c'était la fête des pères.

Alors qu'une semaine avant, non, c'était juste la Saint Félicien (la fête des pères, pour ceux qui auraient raté un épisode, c'est un évènement familial annuel qui n'a lieu qu'une fois dans l'année). 


Eh bien figurez-vous que c'est pourtant la date qu'a choisie ma soeur pour me demander, la bouche en coeur, si je comptais offrir mon cadeau de fête des pères avant ou bien après le déjeuner, ce sera mieux si on se met d'accord Ginger !

Comment ça la fête des pères, ai-je demandé, ça n'est pas censé être dans une semaine ?

Mais non, pas du tout, d'ailleurs j'ai dit ce matin aux enfants les enfants ont souhaité une bonne fête à leur papa ce matin, m'a-t-elle répondu en me jetant un regard narquois qui signifiait très clairement ahah, Ginger, tu t'es bien loupée sur ce coup dis donc.


L'impression bizarre de retomber 25 à 27 ans en arrière, quand je découvrais systématiquement les fêtes, anniversaires, jours fériés, en flux tendu, le jour même.

Sauf qu'à cette époque c'était peut-être un peu plus compréhensible, rapport à mon degré de développement cérébral déjà très avancé mais pas encore trop trop quand même (j'ai toujours aimé rester en contact avec une certaine normalité).


Et puis, à cette lointaine période, c'était aussi quelque chose d'un peu moins gênant, vu que la confection de mes cadeaux se résumait, en règle générale, à 1 feuille de brouillon, 2 feutres et 3 minutes de préparation chrono pour un dessin de bonhomme manchot sous un pommier sans ombre dans un style mi-impressionniste mi-abstrait absolument époustoufflant.


Passé le réflexe d'auto-justification bien légitime - Oui, enfin la fête des pères, c'est quand même très commercial ! - j'ai réfléchi et je me suis dit :


Non, on essaye visiblement de m'en faire accroire, je me souviens très bien avoir vu une publicité pour un rasoir 15 lames Philips multi-shave C 44/05, indiquant : "LA FÊTE DES PERES C'EST DANS UNE SEMAINE, n'oubliez pas d'acheter le rasoir avant" (culture de masse, quand tu nous tiens).


Vérification calendaire faite, ma soeur a dû se rendre à l'évidence et remporter son cadeau : il me restait encore une semaine pour trouver quelque chose de très original à offrir, comme une bouteille de vin, des cigares, une bouteille de digestif ou encore un beau briquet. 


Je dois vous dire que j'ai modérément apprécié cette tentative de déstabilisation dont je commence seulement à me remettre. 

 

Elle m'a renvoyé une image de moi très imparfaite, un peu comme si, avec le temps, on pouvait de plus en plus me confondre avec ce Monstre d'égoïsme que je n'ai encore jamais rencontré mais dont j'entends parler régulièrement.

 

Alors qu'en vrai, je suis tout oubli de moi-même.

 

La preuve, je ne sais même pas si cette année mon anniversaire va tomber un samedi ou un dimanche.

 

chien-copie-1.jpegSachez le pour l'an prochain, une jolie carte peut aussi parfaitement faire l'affaire !

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 08:30

C'est la question qu'Aure m'a adressée hier au milieu d'un texto fleuve de plus de 25.000 caractères (espaces non compris), noyée entre un Tu es disponible pour ma soirée d'adieu le 27 juin ? et un Tu penses qu'on peut mettre des plats qui vont au four au congélateur ? 


Je dois avouer que j'ai un peu séché sur l'histoire du congélateur, n'étant pas encore une pro absolue de la chaîne du froid (et pourtant ce n'est pas faute de fréquenter assidument le Picard au bas de chez moi)... mais j'étais par contre sérieusement au taquet pour le 27 juin et les orchidées blanches. 


Je vous passe le 27 juin - même si c'est vraiment très intéressant (j'en ferai peut-être un article à part si un peu plus d'un millier de lecteurs m'implorent en ce sens). 


Et je passe donc tout de suite aux orchidées blanches (sujet du présent article). 


"Des orchidées blanches, c'est très beau, j'approuve totalement !" lui ai-je renvoyé par texto. 

 

Vous noterez l'enthousiasme palpable de ma réponse.

 

Les messages par texto étant brefs, mieux vaut simplifier sa pensée (orchidées blanches = beau) et synthétiser ses émotions (beau = Ginger contente), pour être sûr de se faire bien comprendre. 

 

Mais en réalité, si vous me fournissez 4 copies doubles et non un vulgaire smartphone, vous verrez que je suis capable de développer bien davantage mon point de vue sur le sujet, tout végétal qu'il soit. 

 

Parce qu'en fait, voyez-vous, j'aime bien les orchidées, mais en fait pas tant que ça. 

 

Vues sous l'angle de la froide raison, c'est incontestable : la réussite artistique est totale. 

 

Elancées, avec des grands pétales japonisants tout en haut d'une longue tige dénudée, on pourrait presque dire que c'est un genre de plante qui a de la branche (sans aucun mauvais jeu de mot). 

 

Mais si je me laisse aller à écouter mon coeur, je suis obligée de convenir que la sophistication extrême qui semble suinter de toutes les pores des orchidées distille en moi comme un léger sentiment de malaise...

 

C'est vrai, normalement, une plante, c'est un être simple, sain et naturel, avec une tige, des feuilles et des pétales, qui est toujours contente, de bonne humeur et qui sourit la vie même quand il ne fait pas beau. 

 

Alors que les orchidées, peut-être avez-vous fait le même constat que moi, mais on a toujours l'impression que ça n'est pas satisfait de son sort, que ça boude, que ça fait des comparaisons et que, pour finir, ça vous regarde de haut, du plus écrasant mépris... 

 

Pas étonnant qu'avec tout ce lot de qualités, il faille tomber sur des ex-nazis planqués en Amérique latine pour les cultiver avec une passion de psychopathe (je n'invente rien, c'est dans les films). 

 

Bref, j'envoie ce texto, je mange, je bois, je dors, je prends mon petit-déjeuner, je pars travailler...

 

... et en revenant chez moi, j'ai la surprise de trouver devant ma porte une magnifique orchidée blanche, toute aussi hautaine que l'échantillon de ses consoeurs que j'ai croisées par le passé, accompagnée d'un petit mot :


 "Ce n'est pas le prince charmant qui t'apporte ces fleurs, mais seulement moi, Aure ! On me les a offertes et je pense qu'elles seront bien mieux chez toi !"

 

Je ne sais pas si Aure a eu l'occasion de jeter un coup d'oeil à mon ficus depuis que je suis rentrée de vacances, mais elle n'aurait peut-être pas jugé bon de me confier son orchidée si elle s'était rendu compte de son état avancé de décrépitude. 

 

Ou peut-être qu'elle s'en est trop bien rendu compte et qu'elle a décidé de participer, à sa modeste échelle, à l'éradication de cette espèce de plante... 

 

Vous lui donnez combien de temps à vivre, vous, à cette orchidée ? 

 

Pas trop j'espère, parce que depuis, qu'elle est là, je ne me sens plus vraiment chez moi : je pars tôt le matin en évitant de croiser son regard, et je rentre tard le soir en profitant de la pénombre pour ne pas avoir à affronter ce vivant reproche de tout ce que je suis.

 

En somme, une colocation sympa, mais pas facile-facile non plus...  


IMG00628-20130610-0748--1-.jpg

Chronique d'une mort annoncée. 

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 07:00

 

Ce week-end j'ai appris quelque chose d'assez fondamental pour toute personne ayant à garder ce qu'on appelle communément "un bébé", c'est-à-dire, selon une conception stricte défendue par le Dr Rhotam, "un enfant qui ne parle pas encore ou alors pas vraiment très bien" (cf. Développement des aptitudes cognitives et pathologies de la parole, 2007, p. 1365).

A vous parents, baby-sitters, employés de fourrières qui enlevez les voitures mal garées même quand le siège auto est occupé, kidnappeurs d'enfants, sachez une chose : si vous le prenez dans vos bras, un bébé enrhumé est inconsolable. 

Vous lui chantez une chanson, il pleure. 

Vous allez lui chercher son trousseau de cinq clefs multicolores en plastique d'excellente facture, il pleure. 

Vous lui faites compliment de son pyjama blanc à pois marrons, il pleure. 

Vous lui dites que jusqu'ici vous n'avez jamais rien vu de plus attendrissant que son petit nez et ses yeux pleins de larmes, il pleure. 

Vous compatissez à haute voix à son cas en clamant le plus fort possible qu'on a beau dire, ça n'est pas toujours facile d'être un bébé, il pleure. 

Vous le faites gentiment sautiller sur vos genoux, vous tentez un Au pas, au trop, au galop, vous enchaînez sur un Tu veux aller dans mon château, rien à faire, il pleure encore. 

1/4 d'heure, 1/2 heure, 1 heure, il pleure, il pleure, il pleure. 

A partir de ce constat, deux hypothèses sont envisageables : 

1) soit le bébé est vraiment très malade, vous auriez déjà dû appeler SOS médecin depuis longtemps, il est sans doute trop tard pour le sauver mais au moins on ne vous accusera pas de ne rien avoir fait jusqu'au bout : vous en êtes quitte pour composer le 3624, attendre encore 1 heure et réduire d'environ 60 euros votre budget vacances d'été au Caire (pile le prix de la promenade à dos de chameau, tant pis), 

2) soit le bébé, sans être au mieux de sa forme, n'est pas non plus à l'article de la mort, a priori il arrivera à passer la nuit : vous le recouchez après avoir surélevé sa tête avec un bon oreiller (glissé sous le matelas), lui avoir fait une petite caresse et lui avoir murmuré un ou deux mots doux à l'oreille (qu'il n'entendra pas parce qu'il est trop occupé à pleurer). 

Animée de l'intime conviction que le bébé qui m'avait été confié pouvait survivre malgré son rhume, je me suis décidée en faveur de la seconde option.

 

Je l'ai remis doucement dans son couffin, tout ruisselant de larmes, et je suis partie me consacrer à mon activité favorite du soir : le brossage de dents. 


Après 5 minutes, je suis repassée dans sa chambre : il s'était endormi.  


Récapitulons : 1 heure de pleurs dans mes bras, 5 minutes de larmes maximum tout seul.

 


C'est moi ou j'ai été prise pour le dindon de la farce ?

dindon.jpegGinger vue à travers les yeux d'un bébé enrhumé.

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 07:00

 

Dernièrement, j'ai changé de forfait téléphonique.

 

Je me suis dit que j'étais peut-être un peu trop généreuse avec le PDG d'Orange et qu'après tout, les 10 € que j'acquittais chaque mois en plus par rapport aux formules concurrentes seraient peut-être mieux investis dans deux verres de Brouilly mensuels (en terrasse, de préférence) ou même dans un duo de vernis à ongles top coat parfumé chez Séphora (c'est un exemple).

 

Mais il se trouve que ma nouvelle formule téléphonique m'a apporté bien plus qu'une économie de 10 € par mois.

 

Elle m'a fait bénéficier d'une connexion internet parfaitement défaillante qui m'a permis de faire le point sur mes besoins réels en matière de web.

 

Privée d'internet (ou presque) pendant un mois, je me suis rendu compte que j'arrivais néanmoins à survivre.

 

Mieux : au bout de quelques jours, j'ai réalisé que je pouvais prendre le métro sans me sentir soudainement obligée d'aller voir sur facebook si j'y étais encore (OUF ! Mon profil est encore là, j'existe toujours). 

 

Et j'ai même découvert que sortir mon livre de mon sac pouvait constituer un geste très naturel. 

 

J'en ai déduit que, finalement, je n'avais peut-être plus besoin d'internet sur mon téléphone dans ma quête du bonheur, et que priver le PDG de Free de 10 € par mois en optant pour une offre sans internet ne compromettrait peut-être pas totalement la sienne à lui. 

 

Avec une économie totale de 20 € par mois par rapport à mon premier forfait de téléphone, je pouvais désormais viser une coupe de champagne au Crillon ou un crayon à lèvres lissant Chanel tous les 28 à 31 jours.

 

Bien sûr je me suis trouvée très maligne sur le coup.

 

Wahou, quelle indépendance d'esprit Ginger, tu vas à contre-courant de tout le monde et ça c'est vraiment l'indice d'une supériorité incroyable, parce que, c'est connu, plus il y a de gens qui font un truc, plus c'est nul (ou en tout cas c'est moins hype).

 

Et puis j'ai envisagé la question sous un angle plus psychologique.

 

Ginger, ne serais-tu pas en train de t'auto-exclure doucettement de la société ? Serait-ce le premier pas vers la grande dégringolade ? Dans quelques mois, te retrouverons nous dans une yourte gauloise vêtue d'une simple peau de chamois en train de déguster ton bol de baies quotidiennes... ?

  

Confrontée à une insuffisance de données sur mon avenir, je n'ai pu exclure de façon catégorique cette dernière hypothèse.

 

J'attends un signe : comète, aurore boréale ou autre. 


 

Yourte.jpeg

"Tu vois, c'est là que la folle habite, elle n'a même pas de portable"

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 07:00

Je ne sais pas vous, mais moi, ce n'est pas tellement le genre de questions auxquelles je suis habituée.

 

Peut-être parce que je n'habite pas à proximité immédiate d'une piste d'hélicoptère, peut-être aussi parce que mes amis sont un peu plus yacht ou jet privé.

 

Et c'est encore moins le genre de questions qu'il m'arrive de poser autour de moi.

 

Dans ce registre, j'ai beaucoup plus pour habitude de lancer - en toute simplicité - de sympathiques propositions du genre « Je suis à pieds, on fait le chemin ensemble ? » ou « Je prends le métro, tu m'accompagnes ? ».

 

Bref, vous l'aurez compris, quel que soit le moyen de transport, je fais rarement un détour pour les autres (sans doute par manque de temps).

 

Enfin, ça, c'était jusqu'à cette nuit.

 

Chaque soir, comme vous je pense, dès que le Marchand de sable est passé (en ce qui me concerne, il passe plutôt en fin de tournée, sur les 1h - 1h30 du matin), je rejoins mon autre vie où il m'arrive des tas de choses bien plus palpitantes que celle dans laquelle j'écris ce blog.

 

Là-bas, je suis déjà arrivée en pantoufles au travail, je suis retournée au collège, en cours d'histoire, et pas de chance c'était interrogation surprise, j'ai fait un beau mariage en calèche en me disant que j'avais bien tort d'épouser ce type mais que tant pis c'était trop tard maintenant, j'ai vu une montgolfière foncer dans le séjour de l'appartement de mes parents et tuer la moitié des convives qu'ils recevaient, je me suis surprise à rendre mon dernier soupir, et, dernièrement, j'ai aussi pris le car de l'angoisse en direction d'un lotissement abandonné.

 

Et bien hier, cette fois, j'étais aux commandes d'un hélicoptère, en l'occurrence, MON hélicoptère (eh oui, je suis très successful dans cet autre monde).

 

Et voilà que, juste avant de décoller, j'aperçois Vince, un vieux camarade de promotion (les camarades de promotion sont toujours vieux).

 

- « Eh oh Vince, je suis en hélico, je te dépose ? » (Je n'ai pas revu Vince depuis bien un an mais à quoi bon perdre son temps dans de longues discussions stériles et parfaitement convenues – Comment vas-tu ? On a eu un hiver horrible tu ne trouves pas ? - quand on peut simplement AGIR ?!).

 

- « C'est gentil Ginger mais je suis à deux pas. Tu vois cette grande bâtisse de l'autre côté de la route, eh bien c'est là où je dois me rendre pour rencontrer mon client » (Vince a de grosses responsabilités, lui).

 

- « Non mais attends, je ne vais pas te laisser aller à pieds (enfin une occasion d'utiliser mon hélicoptère), je te conduis, tu y seras d'autant plus vite ! ».

 

Vince craque monte dans mon hélicoptère.

 

Sans davantage me poser de questions, un peu comme si j'étais une pro des airs titulaire de sa licence de pilote depuis la guerre du Vietnam, j'enfile mon casque/écouteurs, je mets en mouvement les pales du rotor principal, je relève le manche gauche et nous voilà partis.

 

Grisant me direz-vous de convoyer quelqu'un dans un appareil que vous vous imaginiez jusqu'alors ne pas savoir conduire.

 

Oui, mais, malheureusement, il y a toujours un moment où la triste réalité revient méchamment interférer avec le rêve.

 

Au lieu de conduire mon hélicoptère jusqu'au lieu très voisin du rendez-vous de Vince (souvenez-vous, la grande bâtisse de l'autre côté de la route), voilà que mon absence totale de sens de l'orientation, refait tout à coup surface.

 

Je me retrouve prise dans une vue Google Earth faite de grandes étendues verdâtres atrocement floues.

 

Impossible de me repérer.

 

Je commence à faire comme d'habitude lorsque j'essaie de trouver une direction : je vais n'importe où en me fiant à mon instinct, ce qui me garantit à coup sûr de ne jamais retrouver mon chemin.

 

Tiens, curieux, le paysage se modifie, de grandes étendues rocheuses apparaissent...

 

Ne serions-nous pas désormais perdus en pleine montagne (chouette une nouvelle expérience) ?

 

« Joli le paysage, hein, Vince ! »

(ton faussement décontracté destiné à dissimuler le gros sentiment de malaise qui s'empare de moi lorsque Vince jette, pour la 15ème fois en moins de 10 secondes, l'air passablement préoccupé, un coup d'oeil à sa montre).

 

J'espère que Vince a bien profité de ce petit baptême de l'air, parce qu'à mon avis, le temps que je me pose pour demander mon chemin, son rendez-vous avait déjà dû lui filer sous le nez depuis longtemps.

 

Évidemment, je ne peux pas vous le garantir à 100 % vu que je me suis réveillée avant de pouvoir en faire le constat formel, mais on s'acheminait de façon assez convaincante vers cette hypothèse... 

 

Il ne me reste plus qu'à croiser les doigts pour que, la prochaine fois que je l'aurai au téléphone, il ne se souvienne pas de ce rêve et de la façon dont j'ai gravement nui à ses intérêts professionnels, tout ça à cause d'une bête histoire d'hélicoptère !


 

Helico.jpegAccroche-toi Vince, ça va décoiffer !  

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 07:00

 

 

Attention, ne vous méprenez pas sur le sens de ce titre.

 

Contrairement à ce qu'il pourrait laisser penser, il m'arrive de courir de temps en temps.

 

Pour attraper le bus, pour télétransmettre à temps ma déclaration d'impôt, pour éviter d'arriver plus d'un quart d'heure en retard à mes rendez-vous, et même parfois – quand je suis vraiment en forme – pour jouer avec mes neveux à qui va atteindre la barrière en premier (c'est toujours moi qui perds).

 

Non, ce que je veux dire par « je ne cours pas », c'est qu'aucune petite case de mon emploi-du-temps hebdomadaire n'est par avance dédiée à la pratique de cette activité physique.

 

Lorsque je cours, ce n'est pas vraiment par choix.

 

Il s'agit d'un comportement que j'adopte par pure nécessité, en général pour remédier à des contingences extérieures à l'origine d'un phénomène de distorsion temporelle se traduisant par une soudaine accélération de l'écoulement du temps, lorsque vraiment aucune autre solution n'est envisageable. 

 

Vous ne me verrez donc jamais, revêtue de mon jogging le plus moche, aller m'ébrouer quelque part dans un coin bien pollué de la capitale, tout ça pour optimiser mon sentiment de bien-être personnel.

 

J'ai depuis longtemps compris que mon sentiment de bien-être personnel passait beaucoup moins par mes pieds que par mon estomac (depuis le cross du collège en fait).

 

Mais comme la course est un peu LE sport national du moment, je suis régulièrement confrontée à la question suivante :

 

« Et toi, tu cours ? »

(question qui fait suite, en général, à un long et palpitant monologue consacré aux meilleurs parcours de la région, aux meilleurs équipements vestimentaires, aux meilleurs régimes alimentaires, etc.)

 

Et jusqu'ici, au lieu de révéler le véritable fond de ma pensée (« Non, tu vois, j'aime bien souffrir mais pas forcément pendant une heure d'affilée en tournant en rond et en risquant de tomber sur un séduisant psychopathe »), je me contentais d'une réponse très diplomate :

 

« Non, je fais du tennis ».

 

Heureusement, jusqu'ici, cette réponse a toujours suffi à tromper la curiosité de mes interlocuteurs et j'ai pu garder mon secret pour moi.

 

Mais je redoutais le jour où l'un d'eux, plus perspicace vicieux que les autres me répondrait :

 

« Et alors ? L'un n'empêche pas l'autre que je sache ! »

 

Aujourd'hui, à la faveur des derniers évènements de l'actualité internationale qui ont volé la vedette à ce brave Cahuzac, je sais exactement ce qu'il faudra que je réponde à ce petit impertinent pour lui rabattre définitivement son caquet.

 

« Oui, mais jusqu'à plus ample informé, personne ne dépose encore de cocottes-minutes sur les courts de tennis, non ?! »

 

Il faut bien le reconnaître, il existe des sports plus dangereux que d'autres...

 

cotcot.jpeg

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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 07:00

 

Hier, ma soeur et moi, nous étions confortablement installées sur le canapé du salon de mes parents, à discuter ensemble de tout et de rien, comme nous savons très bien le faire.

 

A discuter de tout et de rien, oui, mais pas seulement.

 

Nous avons bien trop peur, toutes les deux, de nous voir tout à coup méchamment rattrapées par l'héritage familial pour nous laisser aller à ne faire que parler.

 

Je ne sais pas si vous connaissez ma tante qui habite Limoges, celle qui est capable de passer toute une journée à ne faire qu'exprimer son opinion sur tel ou tel sujet totalement inintéressant, d'un ton languide et monocorde, des heures et des heures durant, mais c'est quelqu'un qui vous fait vite comprendre toute l'horreur que peut représenter le mot « bavasser ».

 

Et puis, ma soeur et moi, nous avons trop conscience d'avoir encore au mieux 70 ans à vivre (sauf cryogénisation impromptue), dont peut-être seulement 40 à 50 ans où nous serons suffisamment alertes et saines d'esprit pour faire autre chose que nous balancer, le regard vide, sur notre rocking chair, un vieux chat dégarni sur les genoux, pour ne pas employer chaque seconde de notre existence dans toute leur potentialité.

 

C'est pour ça qu'en plus de discuter :

 

  • non seulement nous nous employions activement à parfaire l'éducation de mes neveux, tant sur un plan intellectuel (Mais pourquoi as-tu colorié 3 télétubbies en bleu et le quatrième en jaune ?) que sur un plan social (Attention, tu vas renverser la télévision à faire tournoyer comme ça ton camion de pompier en l'air !),

     

  • mais encore nous nous ouvrions sur le monde grâce à nos ordinateurs respectifs web-connected à internet.

 

Un peu comme Napoléon en fait.

 

Et j'étais juste en train d'entrer mon code RIO pour finaliser mon changement d'opérateur téléphonique (Je reçois ma nouvelle carte SIM dans combien de temps, tu penses ?), lorsque ma soeur, qui menait une étude approfondie des films à ne pas aller voir au cinéma la semaine prochaine (Attends, écoute le synopsis !), m'a tout à coup demandé sans aucun ménagement :

 

"Et au fait, tu es au courant qu'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri sont séparés ?"

 

Dans la vie, il y a deux sortes de scoops.

 

Ceux que j'aime bien et ceux que je n'aime pas.

 

Celui là faisait clairement parti de la seconde catégorie.

 

Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, je les ai découverts un beau jour dans Cuisine et dépendances.

 

Après ça, on peut dire que je ne les ai plus vraiment quittés.

 

En tout, j'ai bien dû visionner au moins 100.000 fois par an ce film, et pareil pour Un air de famille et On connaît la chanson.

 

Et à chaque fois, j'admirais leur talent d'écriture, leur finesse d'analyse, leur humour grinçant et bien sûr la justesse de leur jeu d'acteur.

 

Autant de qualités émanant de deux personnes qui me laissait penser que le couple qu'elles formaient, loin de reposer sur un ciment de bas étage fait du seul partage des aspects les plus communs de l'existence, tirait toute sa force et sa supériorité de la parfaite communion d'esprit dans laquelle elles s'étaient un beau jour, en dépit de leurs différences de caractère et de tempérament, surprises et reconnues.

 

Vous l'aurez compris, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri représentaient un peu, pour moi, l'incarnation du couple mythique moderne, celui qui parvient à résoudre l'équation impossible d'une union pleinement harmonieuse de deux personnalités pleinement indépendantes.

 

Un tel couple devait durer pour toujours, jusqu'à la mort et même bien au-delà.

 

Ils étaient la preuve qu'à l'ère moderne, l'amour ne se résumait pas qu'à une question de division par deux des charges de copropriété ni à un partenariat de lutte contre la solitude devant petit écran.

 

J'en étais tellement convaincue que même la genèse de leur rencontre racontée par Agnès Jaoui dans un vieux numéro de Première - « J'avais froid, il m'a proposé son blouson » - m'avait paru d'un romantisme incroyable...

 

Tout s'est effondré hier avec la nouvelle de leur séparation.

 

"Quoi ??! Eux aussi !" me suis-je exclamée incrédule.

 

"Non, tu me fais marcher, tout ça c'est pour que je t'achète encore des cocopops..."

 

Mais en fait, renseignements pris sur Voci.fr, c'était vrai, et même, Agnès Jaoui se plaignait d'être toujours un peu restée dans l'ombre de Jean-Pierre Bacri jusque là.

 

Les couples parfaits n'existent pas, c'est maintenant une évidence.

 

Tant pis.

 

Finalement, le ciment le plus fort entre les individus, ce n'est pas une belle entente illusoire et éphémère, mais un rapport de nécessité réciproque durable.

 

Exemple : j'ai un joli chalet à Courchevel / tu as une belle maison en Corse.

 

Il va falloir s'y faire...

 

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 08:36

 

Déjà parce que si le proche en question se fait coiffer dans un salon de luxe, cela veut dire que vous allez vous-même développer des goûts de luxe, ce qui est toujours mauvais (paraît-il). 

 

Ensuite (et surtout) parce que votre proche peut très bien se mettre à discuter avec votre coiffeur et qu'il peut justement en arriver à parler de vous. 

 

Et là, vous pouvez apprendre, par retour de coiffeur, que : 


« Oui, Diane - la coiffeuse - se souvient bien de toi, elle m'a dit "Ah oui, la jeune fille blonde un peu timide" ».

 

Trouver une personne un peu timide, c'est une impression parfaitement subjective, bien sûr. 

 

Personnellement, je n'interprète pas nécessairement comme de la timidité le fait de ne pas discuter avec sa coiffeuse pendant 1 heure non stop de mise en pli (le travail est énorme).

 

D'abord, je n'ai pas forcément mille et mille choses intéressantes à lui raconter (cf. mon blog). 

 

Ensuite, peut-être qu'elle n'a pas non plus grand chose d'extrêmement passionnant à me relater (je n'ai pas encore trouvé son blog mais cela reste une hypothèse envisageable). 

 

Et enfin, j'aime bien, de temps en temps - parce qu'au fond je suis de nature plutôt réservée (sauf crise d'euphorie momentanée) - être un peu au calme. 

 

Mais ce n'est pas parce que vous ne donnez aucun poids à la remarque de votre coiffeur que votre proche - qui partage en l'occurrence ce même coiffeur - ne lui accorde, lui, aucun crédit :

 

« Ce serait bien que dans la vraie vie, avec les gens qui te connaissent moins bien que nous, tu ressembles un peu plus à Ginger »...

 

... sous-entendu « et un peu moins à l'autre, tu sais, celle qui n'écrit pas de blog ».


Ginger, l'expansive, un peu fantaisiste à ses heures, qui s'exprime en (quasi) totale liberté. 

 

L'autre, plus réservée (voire timide selon certains), dont le surmoi social a tendance à étouffer chez elle tout élan de spontanéité et de fantaisie. 

 

Ginger, la sagittaire qui file droit devant. 

 

L'autre, l'ascendant balance qui s'emmêle douloureusement les plateaux. 

 

Ginger, la nature profonde. 

 

L'autre, l'apparence conventionnelle. 

 

L'analyse n'est peut-être pas totalement fausse. 

 

Mais elle est quand même un peu rapide. 

 

Entre Ginger et l'autre, il existe des tas de paliers différents qui se manifestent en fonction du degré d'affinité que j'ai avec mon interlocuteur. 

 

Plus je suis à l'aise avec quelqu'un et plus le curseur tend vers Ginger, moins je suis détendue avec lui et plus je suis proche de cet autre.

 

C'est fou d'arriver à un tel degré d'analyse de soi sous l'effet conjugué des paroles de son coiffeur et de son blog...

 

A croire que, finalement, partager son coiffeur avec un proche vaut bien une petite psychanalyse (à condition de tenir un blog en complément) !

 

 

graphique.jpg

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 07:00

Vendredi en fin de matinée, j'ai reçu un coup de fil de la Belette :

 

Ginger, mon chauffage est tombé en panne, tu peux venir jeter un coup d'oeil ?

 

Sans doute se souvenait-elle que je suis un peu une experte en matière de radiateur.

 

Il faut dire que, deux fois déjà, j'ai été confrontée à de sérieux ennuis avec ce type d'appareil et que je m'en suis sortie la tête haute.

 

Une première fois, souvenez-vous, alors que le chauffage venait d'être remis en marche pour tout l'immeuble (adieu terrasses de café et chapeaux de soleil), mon radiateur était le seul à ne pas marcher.

 

J'avais finalement réussi à solutionner le problème avec l'aide de ma gardienne qui m'avait conseillé de tourner le bouton du thermostat pour qu'il ne soit plus à zéro (très efficace).

 

Une seconde fois, plus récemment – je ne l'ai pas raconté sur mon blog parce que juste après  Debbie s'est incrustée chez moi et ça me faisait trop de sujets en même temps – mon radiateur dégageait une odeur de fuel suspecte à 2 heures du matin.

 

Là encore, j'étais arrivée à résoudre la difficulté, cette fois avec l'aide des pompiers (après avoir essayé, sans succès, de joindre mon frère, puis, avec succès, mes parents qui n'avaient pas d'avis particulier sur la question) en ne faisant rien vu qu'en fait l'odeur ne venait pas de mon radiateur mais de la fenêtre à côté qui laissait passer les émanations de gaz de l'usine Lubrizol (merci Lubrizol).

 

Bref, je commence à avoir une petite connaissance en matière de chauffage et je suis donc passée chez la Belette dans l'après-midi l'aider à bricoler sa chaudière.

 

Bien sûr, nous n'avons rien pu faire vu que le brûleur était mort et que ni moi ni elle nous n'avions la pièce sur nous, mais comme c'était déjà l'heure des Césars, elle m'a dit, pendant qu'on lavait nos mains pleines de cambouis :

 

Hey Ginger, ça te dirait de rester regarder les Césars avec mon marido et moi en mangeant des sushis ?

 

Là, la Belette avait tapé dans le mille.

 

1) des sushis : miam,

 

2) des Césars : un sujet qui m'inspire,

 

3) les regarder ensemble : être certain de bénéficier de commentaires de qualité, la Belette, pour ceux qui l'ignoreraient encore, étant l'auteur d'une chronique people très suivie, et son marido étant aussi très à la page en matière de showbiz même s'il ne tient pas (encore) de chronique people sur un blog (dommage).

 

Inutile de dire que beaucoup de réflexions profondes ont été échangées :

 

- il est pas mort lui ?

 

- la robe verte de Bérénice Béjo fait un peu trop Robin des bois pour être honnête, surtout avec l'espèce de lierre qui lui parcourt le bras,

 

- il a quand même joué dans des tas de films inintéressants Kevin Costner mais on lui pardonne parce qu'il vieillit bien, - Mélanie Theuriau est franchement pas mal (sans doute son maquillage),

 

- François Damien, c'est un concept à lui tout seul (comprenez ce que vous voudrez),

 

- ...

 

Les prix défilaient – toujours dans ce même ordre immuable, du prix dont on se fiche le plus (prix du meilleur perchman, prix du meilleur figurant, etc.) au prix qui là, pour le coup, t'évoque vraiment quelque chose.

 

Et, à un moment donné, après avoir avalé tous nos sushis et nos makis, on a enfin fini par arriver à cette catégorie de prix là.

 

Il était temps, je commençais à me demander ce que j'allais bien pouvoir manger pour patienter sinon.

 

César de la meilleure actrice (roulements de tambour).

 

Evidemment, tout de suite, avec mon imagination fertile, j'ai pensé à une beauté fatale à la Marilyn Monroe, glaciale à la Grace Kelly ou encore juvénile à la Audrey Hepburn, monter sur scène récupérer le totem d'or.

 

Et là, Emmanuelle Riva pour Amour.

 

Bon.

 

Ok.

 

Elle fait un petit discours un brin décousu, Kevin Costner s'endort parce bon, il n'avait pas signé pour une visite en maison de retraite en venant récupérer son César d'honneur, elle ne peut pas porter le César parce qu'il est trop lourd, Omar Sy se transforme en manutentionnaire pour l'occasion.

 

César du meilleur acteur (re-roulements de tambour).

 

Là, je me dis, c'est sûr, on va avoir du niveau.

 

J'attends avec impatience de voir apparaître un séduisant, classe, impeccable, élégant, jeune homme, de préférence célibataire.

 

Et là, Jean-Louis Trintignant pour Amour.

 

Bon, bon...

 

Mouais.

 

Fiston vient récupérer le trophée, il essaye d'appeler papa, c'est occupé, ah non, papa décroche, papa remercie, fiston emporte le totem inca (autre manutentionnaire).

 

Bon, bon.

 

Léger sentiment de malaise en éteignant la télévision.

 

Alors oui, je sais, il y a des gens qui aiment beaucoup les personnes âgées – j'ai moi-même quelques personnes âgées dans mon entourage.

 

Mais, au risque de choquer, quand même, il y a des limites.

 

C'est vrai, les personnes âgées, elles ont déjà la carte vermeil, toute la journée pour faire leurs courses, Questions pour un champion, des assistantes de vie, André Rieux, une retraite que nous n'aurons jamais, des clubs de scrabble, le droit de d'exiger nos places dans le métro...

 

Et maintenant, voilà qu'elles veulent nous ôter la distinction de meilleur acteur.

 

Et pire, elles veulent carrément nous confisquer l'Amour.

 

Oui, l'Amour, rien que ça.

 

Ca ne leur suffisait pas d'avoir déjà tout un tas de privilèges, il faut qu'elles arrivent en fourbes dépouiller la jeunesse des quelques menus avantages qu'elle conserve encore.

 

Vous verrez, bientôt, elles viendront aussi nous piquer notre peau lisse et nos cheveux pas blancs.

 

Il est temps d'entrer en résistance les amis, après il sera trop tard. 

 

Tous les coups sont permis, même ceux dans la canne de mamie.

 

 

chaudiere.gif

Et sinon, quelqu'un a un brûleur en rab ?

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 07:00


Vous avez peut être cru, à lire mon dernier article, que j'avais passé en tous points un séjour de ski idyllique.


Dans ce cas, vous êtes allé un peu trop vite en chemin.


Ce n'est pas parce que l'on est sans arrêt occupé à faire des tas de choses qui, en elles-mêmes, paraissent vraiment très chouettes, et que, du coup, on n'a pas de temps pour des trucs beaucoup moins chouettes, que cela signifie que tout est parfait.


Car non, je le dis haut et fort : tout n'était pas parfait durant mes vacances. 


Pourquoi ?

 

Parce que c'était des vacances de groupe.

 

Et alors ? me demanderont mes nombreux lecteurs de moins de 4 ans qui ne sont encore jamais partis en vacances de groupe (sans doute pour des raisons financières, la crise, toussa). 

 

Eh bien, parce que dans un groupe de vacances, comme mes lecteurs de plus de 4 ans le savent, il y a toujours un boulet.

 

A croire que si vous réunissez plusieurs personnes pour un séjour extra sur le mode on-oublie-tout-et-de-préférence-loin-de-la-civilisation, il y en aura toujours une, parmi elles, pour se dire Tiens, et pourquoi ne pas me distinguer en pesant le plus lourdement possible sur le reste du groupe, ça pourrait être amusant ?

 

Si l'on est attentif, on peut en général repérer assez vite son boulet.

 

Trois fois sur quatre, c'est celui qui monte dans le train juste au moment où retentit la sonnerie du départ.

La fois sur quatre qu'il reste, eh bien c'est celui qui rate le train.

Car le boulet a beau pratiquer le réseau RATP depuis des années, il n'a visiblement toujours pas intégré la notion de régulation de trafic ni celle de panne de signaux de signalisation.

Un autre signe qui ne trompe pas, c'est que le boulet est toujours le seul à ne pas avoir prévu de sandwich pour déjeuner dans le train.

A 12h30, en même temps que tous les autres boulets de la rame, il quitte sa place pour transhumer jusqu'au wagon restaurant, et en revenir, 3 heures après, avec un malheureux sandwich censé être au pain de mie alors qu'en fait non, c'est bien du plastique.

A ce stade, une telle loositude a plutôt le don de mettre tout le monde de bonne humeur.


Ah ah, sacré Arthur, c'est de naissance ou c'est son boulot de trader qui lui a définitivement lessivé le cerveau !

Mais ce qui trompe tout le monde, alors, c'est que le boulet s'est jusque là contenté de se prendre les pieds dans sa propre boulettitude, sans encore avoir causé le moindre dommage collatéral au groupe.

Il faut attendre un peu pour bien percevoir tout le potentiel nuisible du personnage sur vos vacances.

Et cela commence dès la sortie collective au supermarché.

Le boulet n'aime rien comme tout le monde et pas question pour lui de subir les goûts des autres, ses vacances c'est sacré.

Si tout le monde dit Génépi, il dit Brandy.

Bon bah ce sera Génépi et Brandy alors.

La raclette de supermarché, non merci, c'est dégoûtant.

Bon bah ce sera raclette de fromager alors. 

 

C'est sûr, c'est meilleur, mais c'est aussi 3 fois plus cher.


Et tiens que je te glisse le plus naturellement du monde une mousse à raser Mennen expert peau sensible & barbe difficile (ah parce qu'il y a des barbes faciles ?) (je croyais qu'il n'y avait que des barbes fragiles, moi) dans le panier des courses communes parce que j'ai oublié d'emporter la mienne.


Quand je pense que j'aurais pu profiter de ce séjour pour payer seulement 1/7ème de mon dentifrice en faisant semblant d'être partie sans...

Oui, le boulet coûte cher au groupe. En argent, mais aussi en patience.


Pas grave, le séjour ne s'arrête pas à un Sherpa près.

Il se poursuit d'abord au logis où, bien sûr, le boulet ne débarrasse rien des sacs à provisions : il a besoin de prendre une douche là, tout de suite, maintenant, enfin dans la seconde, et puis, comme il est déjà fatigué (sans doute sa longue transhumance du midi), il préfère aller piquer un petit somme pendant que tout le monde entame une partie de cartes pour finalement refaire une apparition éclair en fin de cuisson des pâtes à la carbonara qu'il n'a évidemment pas préparées.

 

Oui, le boulet n'a pas peur de s'autoexclure du groupe pour son confort personnel, il sait que soit on l'aime comme ça, soit on ne l'invite pas.


Le séjour se poursuit ensuite par le lendemain matin (et les cinq matins suivants). 


Consigne pour tout le monde de mette son réveil à 8h (on est au ski, pas au Mickey club).


Le boulet a bien mis son réveil à 8h.


Seulement, comme c'est quelqu'un d'hyper sensible, et surtout à la lumière du soleil, il n'émerge pas avant 8h45.


Ça tombe bien, vous avez eu le temps d'installer tout le petit déjeuner (et aussi de prendre votre douche, de vous habiller et de partir chercher du pain frais) et il n'a donc plus qu'à caler son séant en face de vous et à tremper ses tartines de brioche grillée à la marmelade d'abricots dans son café au lait, le regard absent, pendant que vous vous activez à préparer la demie-douzaine de sandwichs du midi.


Oui, le boulet aime rester à côté des gens qui travaillent sans rien faire, ça le détend.


Sur les pistes, il ne se fait pas encore trop remarquer.


Il faut dire que ce n'est pas le lieu d'expression idéal pour un boulet.


Bien sûr, il ne propose jamais de prendre son tour dans la corvée du sac à dos et il est le seul à ne pas remercier pour les sandwichs, mais cela ne va pas tellement plus loin. 

 

Bon, c'est vrai, c'est le seul qui reste coincé à tous les portiques parce que son forfait - Dieu sait pourquoi - n'est jamais détecté du premier coup, et le seul aussi qui se trouve obligé de régler ses fixations à chaque sortie de télésiège, mais cela pourrait tout autant arriver à quelqu'un de très bien, juste un peu dépourvu de sens pratique.


Oui, le boulet n'a pas beaucoup plus de sens pratique qu'une personne qui n'en a pas.

 

Mais c'est lorsqu'il sent la fin du séjour approcher que le boulet décide de tout donner.


C'est lui qui s'est chargé d'acheter tous les billets de car conduisant au train du lendemain, qui part tôt dans la matinée, à une heure ou il n'est pas possible de trouver un guichet ouvert pour en racheter ? 


Qu'à cela ne tienne, le boulet se fera une joie de vous annoncer, la voix sereine, en sirotant son triple Brandy, qu'il ne parvient pas à les retrouver.


J'ai déjà regardé hier, mais non, pas possible de mettre la main dessus...


A ce moment là vous êtes vivement tenté de lui rétorquer sur un ton nettement moins serein :

 

Comment ça hier ? Mais tu n'aurais pas pu te réveiller plus tôt qu'on aille en racheter (à tes frais) et qu'on ne rate pas tous notre TGV, espèce de crétin de l'ère post-néolithique (voire même avant) ? Ce n'est pas déjà assez de boulettiser à mort pendant tout un séjour, il faut encore que tu nous réserves un bouquet final ?!


Mais à quoi bon gaspiller sa salive ?


Le boulet, c'est un être d'une force psychologique redoutable : il connaît ses mérites et a tout à fait conscience de sa valeur. 


Même les pires insultes glissent sur sa carapace d'indifférence. 

 

Mieux vaut donc s'asseoir en face de lui, le regarder droit dans les yeux, et l'inviter calmement - mais fermement - à fouiller encore et encore dans son portefeuille jusqu'à temps d'avoir retrouvé les tickets qu'il a perdus (depuis la veille).


Ah mais oui, ils étaient là finalement ! Je ne sais pas pourquoi, ça fait au moins 50 fois que je cherche...

 

A cet instant, il ne vous reste plus qu'à endosser la responsabilité de la conservation des tickets de car (sauf si vous souhaitez finalement rester sur place finir la saison dans un restaurant de fondue) et à souhaiter à votre boulet une bonne nuit bien reposante...

 

Oui, le boulet est un être émotionnellement difficile à supporter. 


Tout ca pour dire que l'an prochain, si Arthur part au ski, ce ne sera pas avec moi.


Quelqu'un qui en veut ?

 

 

combi.jpeg

Et en plus il n'avait aucun style.

 

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  • : Extraits de Ginger
  • : Vous êtes sûr que vous voulez le savoir ? Je n'ai ni super-pouvoirs, ni incroyable talent. Je ressemble sans doute à beaucoup d'autres filles blondes aux yeux bleus, à cela près, peut-être, qu'elles n'ont pas encore forcément osé consigner dans un blog à la fois superficiel et parfaitement inutile ces multiples anecdotes qui composent leur quotidien et les pensées baroques qu'elles leur inspirent. A raison... ?
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