Avez-vous déjà croisé une personne qui s'est tout à coup prise d'un véritable engouement à votre égard ?
Un jour que vous errez à une soirée où vous ne connaissez pas grand monde, vous tombez sur elle.
Comme elle est plutôt bavarde, vous arrêtez temporairement de vous bourrer de pistaches (pour passer le temps et vous donner une contenance), et vous vous mettez à discuter avec elle.
Dans la conversation, vous lui dites que vous allez le lendemain à tel endroit.
Le lendemain, vous l'y retrouvez.
Vous vous abstenez prudemment de décrocher à son appel du surlendemain (point trop n'en faut).
Qu'à cela ne tienne, loin de se décourager, elle décide de vous relancer une bonne centaine de fois.
Lorsque vous craquez enfin, sans vous laisser le temps de lui expliquer que vous aimeriez bien retrouver la maîtrise de votre téléphone, elle vous propose d'aller lundi au cinéma, mardi dans un pub irlandais, mercredi dans un restaurant chinois, jeudi au théâtre, et vendredi de partir tout le week-end en camping à Honfleur.
Là-bas, sous la tente, l'esprit engourdi par le vacarme d'une pluie battante et les -10 degrés saisonniers (la scène se situe au cours d'un week-end prolongé de la fin du mois de mai), elle finit par vous planifier vos vacances et - ô surprise - vous découvrez que vous les passerez au même endroit que les siennes (vous aurez même droit, en bonus, à un crochet par le Périgord pour passer voir Tante Jeanne, Oncle Gérard et leur adorable roquet).
Elle vous aime tant qu'elle est prête à dévorer votre temps, votre vie et finalement tout ce que vous êtes.
Dieu merci, c'est une expérience à laquelle je n'ai encore jamais été confrontée - sans doute rapport au fait que je fais peur aux gens depuis que je prends en photo toutes les bouches d'égout que je croise sur mon chemin en marchant en canard.
Mais tout le monde n'a pas nécessairement ce bonheur.
Tenez, par exemple, Monsieur Nounours, je ne pense pas qu'il avait prévu qu'il ferait un jour l'objet de débordements d'affection tels qu'il en perdrait un bras !
Il n'y pas que dans Toy Story que la vie est difficile pour les ours en peluche...