Vous le savez, il y a des départs dont on ne revient pas.
On a tous un jour laissé derrière nous, parfois sans tellement s'en rendre compte sur le coup, une maison de vacances, une chambre d'étudiant, un ami d'enfance, une grand-mère chérie...
On part, la porte se referme.
Pour la dernière fois.
Mais ça, on ne l'a pas encore compris.
Accaparé par les pensées du moment, on ne réalise pas que cet instant précis signe une séparation définitive et qu'aucun retour ne sera plus jamais possible...
Et puis, dans d'autres circonstances, au contraire, il y a comme un étrange pressentiment de ce que, ça y est, c'est fini.
Vous claquez la porte et vous ressentez tout à coup ce douloureux pincement au coeur.
Vous vous arrêtez une seconde sur le palier, comme pour mieux vous concentrer sur le tournant qu'est peut-être en train de prendre à cet instant votre vie et pour le garder gravé à jamais dans votre mémoire, juste pour le cas où...
Il y a six mois, lorsque j'ai quitté mon studio en emportant mon ficus dans mon panier à pique-nique, pour le confier au service de rempottage familial, je ne me doutais pas qu'il s'ensuivrait une séparation qui n'a, à ce jour, toujours pas pris fin.
Ce matin, lorsque j'ai quitté mon studio en emportant ma plante grasse dans mon sac Monoprix, pour la confier au même service de rempottage familial, je n'ai pu m'empêcher de ressentir un léger pincement au coeur en me demandant si le destin - dans son ironie ô combien cruelle - n'allait pas me frapper une seconde fois dans mes affections végétales....
Reviendra ? Reviendra pas ? Les paris sont ouverts...